« Notre décret ne fait qu’un (avec son objet), comme l’éclair du regard » (Coran LIV, 50)
Le Prophète (saws) s’adressant à Ibn Abbâs, dit « Sache que même si toute l’humanité se réunissait pour te faire du bien, elle ne pourrait te faire du bien que dans la mesure où Dieu l’a écrit dans le destin pour toi.
Et sache que si toute l’humanité se liguait pour te faire du mal, elle ne pourrait te faire du mal que dans la mesure où Dieu l’a écrit dans le destin pour toi. Les plumes ont fini d’écrire, les feuillets ont séché » (rapporté par at-Tirmidhî).
Si l’on pose donc que Dieu est l’Unique Réalité (et peut-on être soumis à « autre » que ce qui est réel si ce n’est qu’illusoirement ?) au Décret irrévocable et incontournable, comment est-il possible que nous choisissions ? En bref, comment être libre et contraint ? C’est une question des plus délicate et difficile à saisir que seule quelque lumière divine est susceptible d’éclairer.
Pourquoi agir puisque tout ce qui doit advenir, advient ?
Questionné un jour par quelqu’un qui lui a demandé s’il devait attacher son chameau ou s’en remettre à Dieu, le Prophète (saws) fit cette réponse : « Attache ton chameau et remets-toi à Dieu » (rapporté par at-Tirmidhî) Dieu a décrété les causes et les moyens à notre disposition. Mais alors :
En agissant, est-on libre de notre choix puisque seul Sa Volonté s’accomplit ?
Dieu a soulevé le voile dans le Noble Coran :
« Chacun agit selon son mouvement »,
« A nul n’est imposé que sa capacité »
et par cette parole du Prophète (saws)
«œuvrez, car toute chose a été rendue facile selon le but pour lequel elle a été créée »
Je fais et je choisis une chose parce que je dois et peux la faire et la choisir afin que s’accomplisse ce qui est décrété de toute éternité. Le choix lui-même est contraint.
La contrainte du choix implique et exige l’œuvre… Je dois rester le propriétaire de mon chameau, il ne doit pas s’égarer, je choisis de l’attacher. Je dois être menuisier, j’éprouve alors un penchant pour le travail du bois puis je choisis d’œuvrer en conséquence ; je dois être un savant, je vais choisir également l’œuvre et l’effort pour réaliser mon espoir. On dit que des accidents ont pu être évités par prévention routière; en fait, c’est parce que ces accidents ne devaient pas avoir lieu que la prévention routière a pu se mettre en place par un choix délibéré. Si je suis destiné à la sainteté, je vais empreinter le chemin qui y mène etc.. etc.. Endossant ainsi la responsabilité du parcours,
« ..Aucune âme ne porte le faix d’une autre, … l’homme obtient seulement le fruit de sa tribulation » (Coran LIII,38-39) .
Le libre arbitre entre dans la prédestination. Mon choix en fait partie. Comment penser que le choix est notre volonté lorsqu’on n’a pas choisir de naître ?
« …Il vous connaissait de science totale quand de la terre il vous a développés et quand vous n’étiez que germe dans le sein de votre mère… » (Coran LIII, 32)
Tout choix pour lequel on œuvre fait partie d’une nécessité inéluctable concourant à la même finalité :
«
«
«
«
Cette certitude entraîne une grande sérénité : le souci devient futile, la responsabilité est ramenée dans la conscience d’être le vicaire de Dieu sur terre, Lequel nous a confié la responsabilité du « dépôt » (amâna).
« Oui, Nous avions proposé le dépôt de la foi aux cieux, à la terre et aux montagnes. Ceux-ci ont refusé de s’en charger, ils en ont été effrayés. Seul l’homme s’en est chargé, …… » (coran XXXIII, 72)
On agit alors, sans se torturer le mental à propos du libre arbitre, en retenant et appliquant cette parole extraite de la sunna :
« Travaille pour ce monde comme si tu devais y vivre éternellement et travaille pour l’Au-delà comme si tu devais mourir demain. »