Le mois du Ramadan est plein de vertus qui nourrissent le croyant dans sa pratique et lui permettent de relativiser la conception de la domination de la matière et de s’armer contre toute épreuve. « Oh vous qui croyez, le Jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés, peut-être craindrez vous Allah » (verset 183/2).
Le but d’un tel acte d’adoration a été clairement défini comme la recherche de l’état de crainte révérencielle d’Allah (la piété), critère de préexcellence d’un individu sur un autre.
(rapporté par Ibn Mâjah).
Cette qualité ne se mesure que par celle des oeuvres qui en sont les témoins. L’école du jeûne est sans équivalent, elle doit amener à faire taire en chacun la tendance à la domination des autres, l’ostentation, la crainte d’autre qu’Allah et toutes les formes insidieuses de l’appel du diable, seul véritable ennemi du genre humain. Le jeûne a un effet purificateur sur le corps du musulman de la même manière que l’aumône qui purifie ses biens. Le Prophète (PSL) dit : « Toute chose a son aumône purificatrice, et l’aumône purificatrice du corps est le jeûne. Le jeûne est la moitié de l’endurance »
Le jeûne consiste manifestement à s’abstenir de manger, boire, faire l’acte sexuel depuis l’aube jusqu’au crépuscule. Cependant à travers cette obligation divine, il en ressort que le jeune exige beaucoup plus d’effort. En effet, il demande à celui qui le pratique de s’exercer à la patience et à affermir sa volonté, à se libérer des habitudes quotidiennes, à s’habituer à la discipline alimentaire, à assainir le fonctionnement du corps, à s’habituer à l’honnêteté, à consolider la sincérité de sa foi en Allah. Enfin à travers cet acte spirituel on comprend que le jeûne ne se limite pas uniquement à l’abstention de nourriture mais il est également une école de purification de son comportement à l’égard des autres.
Al-Imam Al Ghazali (RA) nomme trois niveaux de Jeûne : celui du corps, du cœur et de l’esprit :
Le Jeûne du corps en s’abstenant de manger, de boire et d’avoir des rapports sexuels de l’aube au coucher du soleil.
Le Jeûne du cœur en s’écartant de toute préoccupation de la vie terrestre pur que chaque pensée aille vers Allah. C’est le Jeûne des Prophètes, des Justes et des alliés d’Allah.
Le Jeûne de l’esprit par l’abstention des péchés de l’ouïe, de la vue et de la parole afin de se rapprocher d’Allah et d’avoir une conscience plus aiguë du mal pour l’éviter.
La pratique cultuelle du musulman envers Dieu lui renvoie une récompense multipliée de 10 à 700 fois sa valeur. Sauf le jeûne qui appartient à Dieu et dont la rétribution est par lui-même, comme l’indique ce hadith rapporté par Bukhari et Muslim :
Abou Hourayra rapporta que le messager d’Allah (saws) dit : « Tout acte des fils d’Adam leur appartient sauf le jeûne, il M’appartient, et J’en récompense celui qui l’observe. Certes, le jeûne est un bouclier, que celui qui jeûne n’ait pas de rapports sexuels, ni soit grossier et si quelqu’un l’insulte ou le combat, qu’il dise : Je jeûne. Par celui qui détient mon âme dans Sa main, l’odeur de la bouche de celui qui jeûne est plus parfumée auprès d’Allah que l’odeur du musc. En effet, celui qui l’observe a deux jouissances : Il se réjouit quand il rompt le jeûne, et il se réjouira quand il rencontrera son Seigneur »
Le jeûne est dressé à la hauteur du renoncement au bas monde comme le dit ce hadith :
« En vérité Allah ? Exalté soit-Il ? vante auprès de Ses anges l’adorateur adolescent et lui dit : « O jeune homme ! Toi qui as renoncé à tes désirs à cause de Moi et qui me consacres ta jeunesse, tu es auprès de Moi comme certains de Mes anges ! »
Selon Abou Hourayra, que Dieu l’agrée, le Messager de Dieu (saws) a dit: «Quand arrive le mois de Ramadan, on ouvre les portes du Paradis, on ferme celles de l’Enfer et des démons sont enchaînés».