Les trois dimensions de l’Islam

L’islam (soumission), l’iman (foi) et l’ihsan (excellence) sont les trois niveaux de la religion musulmane (Islam) tels qu’ils ont été enseignés au travers des réponses que le Prophète (sbl) donne aux questions posées par l’Archange Gabriel.

Dans une visée spirituelle, la soumission qui correspond à la pratique des cinq piliers de l’Islam exprime la servitude de l’homme à l’égard de son Seigneur dans ses pratiques cultuelles. La foi, qui est la conviction intime, se traduit par l’amour, comme l’explicite le Prophète (sbl) dans ses paroles que « nul ne possède la foi s’il n’aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même ». L’excellence, qui est le degré suprême, est une réalisation contemplative donnant la certitude. Croyance, foi et certitude expriment le niveau d’intériorisation de la religion. — Exercice du culte, amour de l’autre et pratique contemplative sont trois dimensions de l’Islam reliées par un lien organique.

Dans une perspective ascendante, la soumission de l’ego conditionne son ouverture sur autrui qui s’accomplit dans l’amour, ce dernier est la porte de la contemplation. Il s’agit de gravir, degré par degré les étapes qui permettent le passage d’un niveau à un autre. Si les pratiques cultuelles sont des contraintes légales, elles prédisposent le cœur à l’amour qui est un élan passant au-delà de l’égoïsme. Ce dépassement de l’ego, à son tour, est une ouverture vers la contemplation de la lumière divine.

Au rebours, dans une perspective descendante, la contemplation permet l’imprégnation par ce qui est contemplé. Cette imprégnation se diffuse par une excellence dans le comportement, qui est la manifestation de la réalité de l’amour. De même qu’elle facilite l’accomplissement des cinq piliers de l’Islam. ? C’est ainsi que doit se comprendre l’excellence contemplative du Prophète (sbl) qui se traduit par son comportement parfait, modèle pour tout musulman, et sa pratique cultuelle exemplaire servant de référence.

Dans l’Islam, cette gradation des niveaux doit être comprise dans le sens d’une intégration d’un niveau dans le niveau supérieur, et non dans le sens d’un dépassement qui dispense du niveau inférieur. Entendons par là que la contemplation ne dispense pas de l’action, et que celle-ci ne dispense pas des pratiques cultuelles. Les pratiques spirituelles maintiennent, par conséquent, la synthèse entre culte, action et contemplation. Le culte et l’action étant les fruits de la contemplation, on voit, par conséquent, que la spiritualité musulmane englobe l’être humain dans toutes ses dimensions. L’Islam est la religion de l’équilibre.