Le compagnonnage en Islam

Le Coran et la Sunna sont riches de rappels sur le caractère sacré de la relation des musulmans entre eux et ses modalités :

-Coran (9,119) « Ô vous qui croyez, craignez Allah et soyez avec les véridiques ».

-Coran(43,67) « Les amis les plus intimes sont ce jour la ennemis les uns des autres sauf les gens pieux ».

Hadiths :

-Rapporté par Abu Musa Al Asahari : « Le croyant est pour le croyant comme un édifice dont les briques se soutiennent les unes des autres ». En disant cela, le Prophète (SWS) entrelaça les doigts.

-Rapporté par Ibn Bashir : « L’exemple des croyants dans leur amitié, leur miséricorde et leur compassion est comme l’exemple d’un corps, qui lorsqu’un de ses membres est affecté par une maladie, se trouve entièrement affecté par la douleur et la fièvre ».

-Rapporté par Abu Hurayra : « Celui qui aide un musulman, Allah l’aidera au jour de la résurrection ».

Au travers de ces versets et hadiths, on se rend bien compte que la relation des musulmans entre eux a véritablement un caractère sacré et impérissable, puisque c’est quelque chose qui perdurera au jour du jugement. En se fréquentant les uns les autres, on va pouvoir travailler l’unité ensemble. En effet, chacun est fort sur un point ou l’autre est faible et pourra l’aider à surmonter ses difficultés.
Si le Coran et la Sunna nous donnent les modalités de notre relation entre musulmans, ils nous exhortent également à nous préserver de toute fréquentation qui pourrait nous détourner de la voie droite :
-Coran (3,118) « Ô vous qui croyez ! N’établissez des liens d’amitié qu’entre vous, les autres ne manqueront pas de vous nuire ; ils veulent votre perte ; la haine se manifeste dans leurs bouches mais ce qui est caché dans leurs cœurs est pire encore ».
-Coran (4-140) « oui, il vous a révélé dans le livre : lorsque vous écoutez les versets de Dieu, certains n’y croient pas et s’en moquent. Ne restez donc pas en leur compagnie tant qu’ils ne discuteront pas sur un autre sujet, sinon vous deviendrez semblables à eux ».

Sunna :
-Abu Hurayra rapporte que le Prophète (SWS) à dit :
« L’Homme suit la religion de son compagnon intime. Que chacun de vous fasse attention à celui qu’il prend pour ami ».
Cette nécessité de se préserver des mauvaises fréquentations ou des fréquentations mondaines vient du fait que la nature de l’âme humaine est de s’imprégner de celui qu’elle prend pour modèle. Un modèle vertueux incitera l’âme à tendre vers ces mêmes qualités.

A l’inverse, la fréquentation de ceux dont le comportement est emprunt de vices ne peut qu’apporter l’acquisition ou la persistance de ces mêmes souillures. A ce sujet, le Coran nous dit :

-(4,144) : « Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas les incrédules pour amis de préférence aux croyants. Voudriez-vous donnez à Dieu une raison certaine de vous condamner ? ».

Lorsque l’on s’engage à cheminer vers Dieu, il y a nécessité de rupture avec les éléments de notre mode de vie qui ne sont pas conformes à la loi divine. Ceci inclut également les fréquentations, avec l’importance pour le croyant de préserver son cœur des effets délétères des fréquentations mondaines. Il y a en effet ceux qui invoquent et ceux qui n’invoquent pas avec une différence comportementale qui en découle, comme nous l’enseigne le Prophète (SWS) dans ce hadith rapporté par Abu Musa Al Ashari : « Celui qui invoque et celui qui n’invoque pas sont comparables au vivant et au mort ».

Bien entendu nous vivons dans le monde, et sommes donc amenés à côtoyer quotidiennement par obligation (travail…) des personnes qui n’invoquent pas, ou bien qui peuvent avoir un comportement douteux. Cependant côtoyer ne veux pas dire fréquenter et il appartient au croyant de savoir préserver son regard, sa langue…
Le fait de se fréquenter mutuellement et de se prémunir des mauvaises fréquentations est une injonction divine. Lorsque l’on entame un chemin de retour à Dieu, cela devient une nécessité si l’on souhaite que ce travail soit effectif. C’est dans le compagnonnage que l’on va entretenir la vigilance du cœur et maintenir cette conscience de la présence divine à chaque instant.