Il existe deux sortes de Liberté selon que l’on considère l’aspect extérieur du Monde, ou bien son aspect intérieur. La Liberté extérieure consiste en un statut juridique discriminant l'homme libre de l'esclave. Le maître-citoyen, libéré de la sphère des besoins par le travail de l'esclave peut se livrer à son activité. La liberté s'inscrit alors dans l'ordre social. Quant à elle, la Liberté intérieure est d’ordre spirituelle. Pour les Sages, la vraie Liberté est celle qui est à l'intérieur du cœur.

La liberté en Islam

Il existe deux sortes de Liberté selon que l’on considère l’aspect extérieur du Monde, ou bien son aspect intérieur. La Liberté extérieure consiste en un statut juridique discriminant l’homme libre de l’esclave. Le maître-citoyen, libéré de la sphère des besoins par le travail de l’esclave peut se livrer à son activité. La liberté s’inscrit alors dans l’ordre social. Quant à elle, la Liberté intérieure est d’ordre spirituelle. Pour les Sages, la vraie Liberté est celle qui est à l’intérieur du cœur.


« Tu es libre à l’égard de ce dont tu désespères, tu es l’esclave de ce que tu désires » (Ibn Ata Ilah al Iskandari)

Notre volonté est inhérente à sa Volonté. Elle est une faveur de sa part, un don de sa Générosité et de sa Grâce. Abordant la question de la prédétermination divine et de la liberté humaine, ils ne faut pas comprendre cette prédétermination comme une contrainte imposée à l’homme, comme une violence faite a sa nature.

Dieu, parlant de lui-même, nie catégoriquement une pareille contrainte :
« Si nous le voulons, nous ferions descendre du ciel un signe pour eux : Leurs nuques se courberaient alors devant lui » (Coran)

Le sens de ce verset est évident. Dieu affirme qu’il lui était possible de contraindre les humains à la foi en s’imposant à eux par ses Prodiges..

«Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement ». (Coran)
L’homme dispose ainsi par nature d’une liberté relative, le libre arbitre, sans quoi conseils, exhortations, préceptes, interdictions, récompenses et châtiments seraient vains. Pour mettre en évidence cette liberté, il faut remarquer que certains êtres agissent sans jugement, comme par exemple, la pierre qui tombe ; il en est ainsi de tous les êtres privés du pouvoir de connaître. D’autres agissent d’après une appréciation mais qui n’est pas libre, aucun choix n’est effectué, et aucune volonté n’est exercée ; en voyant le prédateur, l’animal saisit par un instinct naturel mais non libre, qu’il faut fuir.

Le libre-arbitre est accordé à tout être humain. Si l’un d’eux désire se tourner vers le bon chemin et la vertu, il a le pouvoir de le faire. Si un autre veut se tourner vers le mauvais chemin et être méchant, il en a la possibilité. Tout ce que nous faisons entre dans la Volonté divine et lui est inhérent, même si nos comportements déplaisent à Dieu et enfreignent sa Loi. Notre libre arbitre est une faveur divine, un don qui nous est fait par le créateur.

Notre libre arbitre est au cœur même de sa Volonté, comme l’indique le verset coranique suivant :
« Mais vous ne le voudrez que si Dieu le veut » (Coran)

Afin que la nature garde sa liberté, Dieu conçut de laisser l’homme dans l’état que celui-ci a voulu, de telle sorte qu’après avoir goûté aux maux qu’il désirait et appris par l’expérience quels biens il a échangé contre eux, il peut retourner librement, par son propre désir, à sa vocation originelle qui est l’adoration.

« Je n’ai créé les jinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent ». (Coran)

Il s’agit de l’adoration des hommes libres. Selon Ma’ruf Al kharqi, elle est effectuée par humilité envers Dieu et pour accomplir son devoir de servitude, ainsi que par gratitude, tout en se voyant indigent malgré l’accomplissement de celle ci, craignant en son cœur car il ne sait pas, même là, si son action sera acceptée ou non.

La liberté n’est pas de faire ce que l’on veut, car les désirs de l’homme sont indéfinis. Il vaut mieux faire décroître les désirs de son âme charnelle ; ainsi vient la vraie liberté, grâce à un idéal spirituel. Cet idéal, qui prend sa racine dans le modèle prophétique (saw), encourage les efforts entrepris en vue d’harmoniser le libre arbitre individuel avec l’ordre universel.

« L’homme dispersé songe, le matin, à ce qu’il va faire. L’homme intelligeant se demande ce que Dieu va faire de lui. » (Ibn Ata Ilah al Iskandari)

De cette soumission et de ce détachement naissent une sérénité bénéfique exempte de soucis. Cette harmonie peut-être réalisée par la soumission de l’âme humaine à l’ordre de son créateur, unique régent des univers, c’est la signification du mot « Islam », c’est-à dire soumission. On voit donc que la recherche de la Liberté intérieure ne dispense pas d’appliquer les règles de la Loi Divine (Shari’a).

« Le respect des prescriptions de la Loi Divine (Shari’a) joue le même rôle que la cire du bouchon qui empêche le liquide de se répandre hors de la bouteille. Un récipient peut être rempli d’eau, mais si le fond est éventré tout le liquide va s’en échapper : on aura beau essayer de le remplir à nouveau, rien ne pourra se conserver. Cette image illustre la situation du disciple qui n’applique plus la Loi Divine. » (Cheik Sidi Hamza )

On voit donc que pour l’homme doté d’un libre arbitre, la solution la plus sensée pour son bonheur est d’abandonner sa volonté propre à celle de Dieu. En effet la remise confiante (at Tawwakul) est un des piliers de la Certitude qui procure à l’aspirant la quiétude intérieure. Au cours de son cheminement, le disciple se dépouille de l’amour des vanités au travers une purification progressive du cœur.

Comme l’a dit le poète : « Qui n’est pas capable d’être pauvre, n’est pas capable d’être libre »
L’invocation est un pilier majeur dans cette éducation intérieure.

« Tout homme est esclave de quelque chose, sauf celui qui est libre intérieurement. Il faut invoquer pour être libre intérieurement. » (Cheikh soufi)

Cette invocation pour être pleinement efficace doit être jointe au compagnonnage d’un Maître éducateur réalisé et autorisé, qui aide son disciple à se libérer de la tyrannie de l’orgueil et autres penchants de l’âme charnelle.

« Il t’envoie l’inspiration pour te sortir de la prison de ton être vers le libre espace de la contemplation de Dieu. » (Ibn ATA Ilah al Iskandari)

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